L’intérieur de notre église en mauvais état mais pas que…

Chers adhérents, donateurs et lecteurs,

Dans un de mes précédents articles je me proposais de présenter l’état de notre église et la nécessité (selon moi) de poursuivre sa restauration en s’inscrivant dans la durée, un peu chaque année en continue, suivant un programme planifié dans le temps long, avec un budget alloué raisonnable et la recherche de toutes les subventions possibles.

Revenons à l’état de notre église. En premier lieu, soyons positifs, les travaux de réfection de la toiture menés à l’initiative de l’ancienne équipe municipale, sans oublier une météo favorable avec un fort déficit de pluies ont considérablement amélioré la situation. La remise à neuf de la toiture a été salutaire pour juguler des infiltrations à l’origine de dégradations importantes sur la charpente et à l’intérieur de l’église. La pose de gouttières et de descentes d’eau pluviale raccordées au réseau, obtenue grâce à la persévérance et à l’insistance de notre association pendant plus d’un trimestre, a mis fin aux ruissellements sur les façades et aux remontées d’eau par capillarité en pied de murs. Enfin deux années de sècheresse ont permis de résorber en bonne partie l’humidité des murs périphériques et dans l’air ambiant de l’église. Vu de l’extérieur, la photo est belle et nous nous en réjouissons.

Nous nous félicitons également de la réalisation prochaine des travaux d’électricité recommandés par notre association et surtout indispensables ne serait-ce pour des raisons de sécurité. Nous regrettons néanmoins de n’être associer à rien par exemple pour donner un avis consultatif sur le choix et la position des terminaux (prises, éclairages).

Pour autant on est très loin du compte et beaucoup de travaux de restauration restent nécessaires ou souhaitables comme à l’intérieur de l’église en bien mauvais état mais pas que…

Je vous propose encore un rapide historique. En mai 2021 la conservatrice des monuments historiques de l’Essonne à la DRAC confirme qu’aucuns travaux de restauration intérieure ne pourront être engagés tant que ceux qui sont indispensables à la mise hors d’eau de l’église ne seront pas réalisés. A l’époque on parlait de gouttières, d’enduit des façades, de drain ou de revers pavé et de ventilation de l’intérieur de l’église… L’architecte Monsieur Berhault accepte alors de mettre des gouttières et des descentes d’eaux pluviales sur les 3 couloirs d’eau façade sud et refait en juin 2021 toutes ses estimations en validant la proposition d’un revers pavé moins cher et probablement plus judicieux qu’un drain, tout en entérinant de ne refaire que 50% des enduits de façades, ceux qui sont en fait les plus dégradés (voir annexe sans les montants).

La donne a-t-elle changée depuis, peut-être, mais pour autant le déroulé ci-avant est avéré, des personnes peuvent en témoigner. Face à l’amélioration citée en début d’article, il convient peut-être de revoir le contenu et l’ordonnancement des travaux avec la DRAC, les ABF et l’architecte du projet et de prioriser maintenant si c’est consensuel la restauration de l’intérieur de l’église. Seule une concertation avec toutes les parties prenantes permettrait de réviser l’ordre des travaux tout en vérifiant la pérennité ou non des financements auxquels la municipalité pourrait prétendre.

Au-delà de cet historique, voici l’état des lieux de ce qui semble incontestable. Bien entendu je ne suis pas architecte, mais j’ai des compétences professionnelles et de toute façon, je n’invente rien car je reprends la plupart du temps les libellés de préconisations des estimations de l’architecte Monsieur Berhault.

ETAT DES LIEUX DES TRAVAUX A REALISER A L’EXTERIEUR

A) Façade nord, les enduits sont fortement dégradés ou ont disparu, des fissures infiltrantes sont visibles et on peut noter des reprises inappropriées. Il convient de refaire un enduit à la chaux sur toute sa surface, ce que l’architecte a prévu dans ses estimations.

Mauvais état de la façade nord.

Exemple de fissure façade nord et réparation inappropriée.

Enduit à la chaux à refaire sur toute la surface.

B) Les enduits façade sud se délitent par endroit nécessitant des reprises partielles prévues dans les estimations de l’architecte.

Délitement des enduits côté sud dû fusse un temps à l’absence de gouttière et aux ruissellements répétés sur les façades.

C) Le 4eme couloir d’eau façade sud à gauche du porche n’a pas fait l’objet de pose de gouttière et de descente EP alors qu’il y a un regard en pied. Il conviendra de le faire car cela participe a inonder le porche puis l’intérieur de l’église en cas de gros orages.

D) Mais cela ne suffira pas. Pour éloigner l’eau des ruissèlements résiduels en pied de toutes les façades et pour éviter un drain très couteux, il a été chiffré par l’architecte un revers pavé en V au pourtour du bâtiment canalisant puis évacuant au réseau les eaux de pluie en particulier lors de gros orages. Ce dispositif évite les eaux en pied de murs et les remontées par capillarité. Il convient de rediscuter la nécessité de le faire mais il faudra de toute manière faire un aménagement devant le porche.

Absence de gouttières er de descente EP à droite du porche sud.

Entrée d’eau par le porche sud en cas de gros orages.

Inondations de l’église en cas de gros orages.
Inondations répétées dégradant les peintures de faux joints datant du XIIIe siècle.

E) pose d’une porte grille anti-intrusion au niveau du porche sud pour pouvoir laisser la porte principale ouverte et ainsi créer une circulation d’air à l’intérieur de l’église avec l’ouverture des soupiraux des vitraux pour mieux résorber l’humidité ambiante.

Exemple de porte grille posée sur l’église de Grisy-les-Plâtres pour la même raison.

ETAT DES LIEUX DES TRAVAUX A REALISER A L’INTERIEUR

Pour avoir visité la plupart des églises de la région on peut dire que celle de Sermaise est l’une de celles les plus dégradées à l’intérieur comme le montre sans ambiguïté les quelques photos ci-après. D’ailleurs, sauf erreur de ma part, aucuns travaux intérieurs significatifs n’ont été engagés depuis que je connais cette église à savoir depuis quatre décennies.

F) Les travaux à réaliser sont importants. Il s’agit de la restauration des couvrements avec piochement des enduits malsains et réfection en enduit traditionnel à la chaux avec ouverture / comblement des plus grosses fissures et application d’un badigeon coloré. Ceci est réalisable en plusieurs tranches.

Dégradations résultant des infiltrations passées en toiture mais aussi des travaux lors du remplacement récent d’une partie de la charpente.

Comblement des plus grosses fissures à prévoir.

Piochement des enduits malsains à prévoir.

Enduit à priori ciment à proscrire et à purger.

Piochement des enduits malsains à prévoir.

Comblement des fissures sur les voutes et réfection en enduit traditionnel à la chaux à prévoir sur toutes les surfaces, voutes et murs hors les décors peints à préserver.

G) En 1989 une expertise a révélé une usure dans la zone de frappe de la cloche de notre église datant de 1532 avec un risque important à terme de fêlure et recommandait d’en réduire l’usage. Nous ne savons pas si quelque chose a été fait et il conviendrait de refaire un diagnostic par exemple avec l’entreprise Manias ou avec un expert.

La cloche Marie-Anne, objet classé monument historique (CMH).

H) Démantelement de l’ancien système de chauffage situé dans la sacristie avec dégazage de la cuve à fuel. Il avait été question de tenter de le remettre en route mais cette démarche a été abandonnée.

Voilà, l’état des lieux qui permettra à tous ceux qui le souhaitaient de mieux visualiser la situation. En ce qui me concerne j’ai œuvré au maximum pour la poursuite de la restauration de cet édifice et la mise en place d’une deuxième convention avec la Fondation du Patrimoine, sans succès au moins sur la durée restante de la mandature municipale. Je ne comprends par une telle décision. Toutefois par lassitude, je ne reviendrai plus sur ce sujet. Je reste néanmoins disponible si par extraordinaire la donne devait changer.

Quant au bruit qui laisse entendre qu’il serait probablement possible de monter une convention avec la Fondation du patrimoine sans association, dont acte, c’est oublier que cet organisme abonde sur la base d’un volume de fonds collectés la plupart du temps de par le dynamisme, les animations et les initiatives d’une association ce qui a été notre cas. Au passage c’est pour nous totalement désobligeant voire déplacé au regard de l’investissement des membres du bureau et le parcours de notre association depuis sa création il y a 7 ans. C’est aussi inconvenant pour toutes les personnes qui avaient ciblé leurs dons pour l’église lors de la première convention sachant qu’une partie excédentaire des fonds collectés reste aujourd’hui disponible déontologiquement pour le même usage.

Faire peu à peu au fil de l’eau est beaucoup moins impactant pour les finances d’une commune et d’un coût sans aucun doute de beaucoup inférieur à celui des restaurations dans l’urgence … on doit appeler ça une gestion en bon père de famille. La vraie question n’est peut-être même pas là mais plutôt, veut-on se donner les moyens de donner à l’intérieur de notre église l’apparence qu’elle mérite.

Je vous donne un prochain rendez-vous pour vous parler de la chapelle de Blancheface.

Bien à vous tous.

Patrick Daviot.

One thought on “L’intérieur de notre église en mauvais état mais pas que…

  1. Gourbin Aline

    Un article tres bien circonstancie
    Merci a cette belle Association de Sermaise de tenir compte du Patrimoine religieux de notre beau village
    Aline Gourb8n

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