Fin de non-recevoir de la municipalité à tous nos projets de cofinancements de restauration de notre patrimoine.

Chers adhérents, donateurs et lecteurs,

J’avais pris le parti de ne pas diffuser cet article rédigé mi-avril mais le déroulé de notre dernière Assemblée Générale m’incite à le faire aujourd’hui. Tout ceci n’engage que moi.

Pour faire suite à la demande de réponses de notre Conseil d’administration du 15 novembre 2022 nous avons été reçus en mairie le 20 février 2023. Madame le Maire et son premier adjoint responsable du patrimoine nous ont indiqué refuser pour l’année en cours tous cofinancements de projets de restauration aussi bien au titre d’une nouvelle convention avec la Fondation du Patrimoine pour l’église (enduit des façades et revers pavé ou autre) que pour tous les micros sujets validés lors de notre assemblée générale de juin 2022. Si nous comprenons bien qu’il puisse y avoir des arbitrages, cette décision sans perspective qui aurait été prise par la commission patrimoine constitue pour nous une véritable déception, alors un historique s’impose.

Pour le compte de notre association nous n’avons cessé de tenter de convaincre la municipalité de la nécessité de poursuivre la restauration de notre église et d’engager celle de la chapelle de Blancheface. J’expliquerai pourquoi dans de prochains articles car l’état de ces deux bâtiments le justifie. Nous avons cru que ce point de vue était partagé.

Début 2021, avec un mandat de la municipalité, j’ai apporté mon aide avec plaisir lors de la séquence tendue et laborieuse de terminaison et de levée de réserves des travaux de toiture, il est vrai en période de covid, et j’ai repris ensuite un dialogue constructif avec l’architecte Monsieur Berhault. Ce dernier réalise alors un important travail d’actualisation de ses estimations de février et d’octobre 2020 pour l’église qui sera transmis à la municipalité en avril 2021 en limitant les impacts financiers.

En mai 2021 Madame Aymard (conservatrice des monuments historiques de l’Essonne à la DRAC) confirme qu’aucuns travaux de restauration intérieure ne pourront être engagés tant que ceux qui sont indispensables à la mise hors d’eau de l’église ne seront pas réalisés (gouttières, enduit des façades et drain ou revers pavé) et demande en premier lieu un diagnostic des décors peints. Elle consent toutefois à la réalisation au préalable des travaux d’électricité. Monsieur Berhault accepte alors de mettre des gouttières et des descentes d’eaux pluviales sur les 3 couloirs d’eau façade sud et de remodeler ses estimations en adéquation avec les attentes précitées. Madame Aymard se dit alors très satisfaite que toutes les parties conviennent d’une restauration en adéquation avec l’intérêt d’histoire et d’art du monument.

En juin 2021 Monsieur Berhault refait toutes ses estimations, accepte la proposition d’un revers pavé moins cher et probablement plus judicieux qu’un drain et propose de ne refaire que 50% des enduits de façades, ceux qui sont en fait les plus dégradés (voir annexe). Ces travaux, finançables sur le hors taxes par le département et la région à hauteur maxi de 70 à 80% et par notre contribution (à hauteur de 10000€) éventuellement abondée (de 5000€ voire plus) via une convention avec la Fondation du Patrimoine, auraient demandé un investissement de la municipalité de l’ordre de 15000€ HT par année civile sur deux ans.

Il est alors convenu que l’architecte fasse une présentation du programme au conseil municipal fin 2021 ou tout début 2022. A notre connaissance cette présentation n’a jamais eu lieu.

En février 2022 Madame le Maire nous informe que pour l’instant la municipalité s’en tient aux travaux d’électricité et qu’elle ne peut pas donner de réponse pour la suite.

En aout 2022, lors de la restitution du diagnostic des décors peints en présence de la DRAC et de l’architecte, une discussion informelle avec les intervenants qui ne perçoivent pas de réelle intention de continuer la restauration m’encouragent à poursuivre mon implication pour convaincre sur la nécessité de le faire. En effet, la restauration des bâtiments historiques au fil de l’eau coûte sans aucune comparaison beaucoup moins chère que lorsqu’on est confronté à des réparations de désordres très importants, la charpente et l’intérieur de notre église dégradés par de multiples infiltrations en sont l’illustration.

Depuis nous n’avons plus aucun contact. Nous avons simplement appris indirectement la subvention obtenue pour les travaux d’électricité pour lesquels les relevés préalables ont été réalisés par l’architecte avec un an de retard et que notre proposition d’assistance, de suivi et de conseil sur cet item n’était pas souhaitée.

Je précise que si je me suis autant investi bénévolement sur ces sujets, c’était par plaisir d’offrir mes compétences ayant travaillé à des postes de responsabilité dans la construction et la réhabilitation des bâtiments parisiens en particulier haussmanniens.

Lors de l’assemblée générale du 14 juin 2022, nous avions indiqué en préambule du plan d’actions validé en séance le pourquoi de la création de notre association : Sa principale raison d’être est de collecter des fonds dirigés vers la fondation du patrimoine qui les bonifie par abondement d’un montant possible quasi équivalent dans le cadre d’un projet de restauration sur un bâtiment inscrit ou classé sachant que notre église est à priori la seule concernée. En synthèse la mise en place d’une deuxième convention avec la Fondation du patrimoine ne sera possible que si la municipalité s’engage sur une prochaine tranche de travaux sachant que cela peut s’inscrire en plusieurs séquences dans un temps plus ou moins long.

Pour mémoire la première convention mise en place avec la précédente équipe municipale pour la toiture de notre église a rapporté à notre commune 26 000€ en juin 2021, ce montant correspondait au solde de notre collecte globale, additionné d’une aide de 10 000 €.

Lors de notre conseil d’administration du 15 novembre 2022, tout en souhaitant réserver la majorité de nos fonds à une convention, nous avons alors imaginé d’en consacrer un tiers à cofinancer avec la municipalité des micros sujets de restauration d’objets et autres. C’était une façon de continuer à donner du sens autrement à notre action. La municipalité n’a pas souhaité non plus cofinancer ces items. Vous trouverez en pièce jointe une synthèse de nos échanges.

Sachant qu’il faut au minimum 3 ans pour concrétiser un projet de restauration (dossier architecte, recherche de subventions, mise en place de convention, appel d’offres et choix d’entreprises…) nous avons l’intime conviction qu’aucun projet de restauration ne verra le jour sur la mandature en cours. Nous espérions « encore » nous tromper mais lors d’un entretien avec le maire adjoint responsable du patrimoine, ce dernier nous a confirmé qu’aucun projet de ce type ne serait lancé d’ici la fin de la mandature.

Les travaux de restauration de la toiture ont mis un terme aux nombreuses infiltrations. La pose de gouttières et de descentes d’eau pluviale raccordées au réseau ont mis fin aux ruissellements sur les façades et aux remontées d’eau par capillarité en pied de murs. De surcroit, deux années de sècheresse ont permis de résorber en grande partie l’humidité des murs périphériques et dans l’air ambiant de l’église. Face à cet état des lieux pour le moins favorable, il convient peut-être de revoir l’ordonnancement des travaux avec la DRAC, les ABF et l’architecte du projet et de prioriser maintenant la restauration de l’intérieur de l’église incontestablement en bien mauvais état. Mais bon quel est l’intérêt d’engager une telle démarche s’il n’y a pas d’intention de concrétisation derrière.

En synthèse, écartés de tous échanges et d’informations avec les parties prenantes, nous ne savons plus trop pourquoi nous collectons des fonds faute de projets partagés avec la municipalité. De surcroit, nous devons tenter de respecter par déontologie la volonté des donateurs sachant que plus de la moitié du volume des dons perçus étaient clairement dirigés vers la restauration de l’église.

Tout doit être remis à plat, le dialogue doit être rétabli et si aucune collaboration n’est souhaitée, il faudra alors que notre association puisse retrouver sa liberté et son indépendance.

Bien à vous tous.

En espérant des jours meilleurs.

Patrick Daviot.

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