Je me permets de relayer l’article du Parisien, paru ce jour en libre accès sur internet. Je reviendrai vers vous ultérieurement pour vous proposer un reportage photos de l’évènement.
Patrick Daviot.

« J’ai découvert Sermaise il y a 10 jours » : Inès de la Fressange honore la mémoire de son oncle résistant
Une sculpture symbolisant le feu a été inaugurée ce samedi dans les jardins du Moulin de la Mercerie. C’est là, le 19 juin 1944, que le résistant et pilote automobile Jean Pierre Wimille, oncle de la célèbre mannequin, avait trouvé refuge après une rafle.
Par Florian Garcia et Cécile Chevallier Le 29 juin 2025 à 10h36.

On connaissait Sermaise… mais ce samedi, avec l’inauguration d’une stèle en mémoire des résistants du Maquis de Sermaise, c’est une tout autre histoire qui a été contée.
Le 19 juin 1944, un homme a miraculeusement échappé aux Allemands venus arrêter les membres de ce réseau de résistants. Cet homme, c’est Jean Pierre Wimille, célèbre pilote automobile vainqueur deux fois des 24 heures du Mans et oncle de la célèbre mannequin, Inès de la Fressange.
A priori, rien ne prédestinait la créatrice de mode à se rendre un jour dans cette petite commune de l’Essonne d’à peine 1 650 habitants. « J’ai découvert Sermaise il y a 10 jours lorsque Salomé Wimille m’a parlé de cette inauguration, rembobine l’égérie de Chanel. Mon oncle et ma tante, qui étaient tous les deux résistants, étaient ses grands-parents. Je voulais être là pour rendre hommage à toutes ces personnes qui ont fait des choses pour la France, pas seulement mon oncle et ma tante. »

La petite-fille de Jean Pierre Wimille retrouvée… sur Instagram
La prise de contact entre la famille Gerber qui possède le moulin de la Mercerie à Sermaise et Salomé Wimille remonte à la fin de l’année dernière. « Je me suis intéressé à une histoire que ma mère m’avait probablement racontée il y a longtemps, poursuit François-Gilles Le Theule, descendant de la famille Gerber. Lorsqu’elle avait 11 ans, un soir où elle dînait en famille, des voitures de la Gestapo ou de la sûreté militaire se sont garées près de la maison voisine. Le cortège s’étendait jusqu’au porche du moulin. Elle a attendu qu’elles partent pour sortir dans le jardin. C’est là qu’elle a croisé un homme un peu stressé qui lui a demandé de ne pas faire de bruit. Elle l’a conduit jusque dans la cour où il a été pris en charge et caché dans une dépendance de la famille un peu plus loin dans le bourg. »
Cet homme, c’est le résistant et champion automobile Jean Pierre Wimille.
Se souvenant de ce récit, récemment, grâce à la magie des réseaux sociaux, François-Gilles Le Theule est parvenu à entrer en contact avec la petite fille du champion, Salomé Wimille. « Lorsque François-Gilles m’a contacté sur Instagram, son récit est venu compléter les infos que j’avais sur mon grand-père et ma grand-mère, Christiane de la Fressange, explique-t-elle. Mes grand-parents faisaient partie de la Résistance. C’est la raison pour laquelle ils ont été amenés à séjourner ici à Sermaise où le réseau louait une maison. C’est là qu’ils récupéraient les armes qui avaient été parachutées du côté d’Étampes et de Rambouillet (Yvelines). Ils les triaient pour ensuite les redistribuer. »
« Juste le nez qui dépasse pour respirer »
Grâce au travail des historiens, Salomé Wimille a pu compléter le récit de Marie-Thérèse Gerber. « Ma grand-mère ne m’a jamais parlé de cet épisode, reconnaît-elle. Selon les historiens qui ont travaillé sur le sujet, mon grand-père a sauté par une fenêtre quand il a vu les voitures arriver. Tous les résistants ont été arrêtés sauf lui. Comme il n’y avait pas de cachette, il s’est caché dans la rivière avec juste le nez qui dépasse pour respirer. Il est resté comme ça jusqu’à ce que les voitures partent et qu’il soit trouvé par la mère de François-Gilles. »
Cette incroyable histoire est désormais symbolisée par une stèle aux allures de sculpture baptisée « Le feu de la tourmente » par les apprentis de l’établissement régional d’enseignement adapté (Erea) d’Ollainville qui l’ont réalisée.