Chapelle et mare de Blancheface; il faut raison garder.

Une réunion à laquelle notre association n’a pas été invitée, malgré sa demande, a eu lieu, avec le conseil municipal et un architecte (le cabinet AEDIFICIO semble-t-il), pour présenter in situ le diagnostic réalisé sur les désordres de la chapelle de Blancheface.

La municipalité actuelle constate le manque d’eau dans la mare suite à la réalisation de sa restauration de en 2019 sous l’ancienne mandature.

Cette mare rencontre aussi des problèmes depuis longtemps mais nous pensons qu’aucune causalité avec ceux de la chapelle n’est démontrée. Evitons les raccourcis et les amalgames et cherchons plutôt ensemble à comprendre.

Un historique s’impose.

Comme vous le savez notre association c’est toujours intéressé au patrimoine bâti et à l’environnement de la commune et nous connaissons bien les problèmes structurels de cette chapelle depuis les années 90. Faut-il préciser que l’inquiétude ne date pas d’aujourd’hui. Cette chapelle, en péril fusse un temps avec risque d’effondrement, a fait l’objet d’important travaux de confortation et de restauration en 1990 à priori salutaires. Il serait bon de retrouver le dossier de récolement de l’époque. Par ailleurs une proposition de diagnostic avait déjà été faîte par un architecte habilité le 25 janvier… 2012. Les désordres recensés aujourd’hui existent donc depuis bien longtemps même s’ils ont tendance à s’aggraver au fil du temps.

Aussi depuis de nombreuses années et avec plus d’insistance depuis le début de mandature en 2021, nous militons pour que la municipalité fasse réaliser d’urgence un diagnostic complet de l’état de la chapelle de Blancheface qui donne des signes de plus en plus préoccupants (voir mon article du 14 septembre 2023).

Bon ce diagnostic est réalisé aujourd’hui, l’essentiel est là et nous y sommes possiblement pour quelque chose. Nous en avons demandé communication sans réponse à ce jour (voir courriels adressés à Madame le maire). La charpente doit semble-t-il être soutenu par un étaiement posé en partie et à renforcer. Pour ce faire évitons les improvisations en faisant intervenir des professionnels « MH » (charpentier ou entreprise de gros-œuvre spécialistes). Nous avons demandé les clés pour pouvoir faire une visite de cette chapelle également sans suite pour l’instant.

Oui, effectivement les murs de la chapelle descendent pleine terre « sans fondation » à faible profondeur et de forte variation du taux d’humidité des sols peuvent influer sur les structures d’un tel bâtiment, et là il convient aussi de se préoccuper du niveau de la mare située à proximité, dont acte.

Voici un plan et quelques cartes anciennes qui présentent le niveau de la mare de Blancheface par le passé.

Dans les années 90 et début 2000, cette mare ne tenait plus ou mal l’eau, et l’équipe municipale de Gérard Hautefeuille décide de refaire son étanchéité avec de l’argile provenant d’Angervilliers. Premier constat cette argile « se dilue » dans l’eau d’où son opacité et la couleur blanchâtre de la mare incompatible avec toute biodiversité animale.

Pour autant la mare s’assèche progressivement avec un point culminant en 2017, retour à la case départ. Je n’en connais pas la cause, non étanchéité de l’argile… mauvaise alimentation en eau… sécheresse et réchauffement climatique…

L’équipe municipale de Pascal Javouret décide la réouverture et la rénovation des mares du village.

Un bureau d’études établit des prescriptions qui seront mises en œuvre. Après creusement et reprofilage de la mare, de la bentonite (géotextiles entre lesquels se trouve une couche de bentonite qui est une argile) a été utilisée pour l’étanchéifier. La surface imaginée en eau de la mare est de 350 m2 avec environ 100 m2de berges. La bentonite est une argile plastique très molle composée principalement de montmorillonite, un silicate d’aluminium hydraté appartenant au groupe des smectites et constitué de fines particules. La bentonite sert de produit d’étanchéité pour les étangs artificiels. 

Un programme de plantation, avait été imaginé, utilisant au maximum des essences locales, qui auraient pu être prélevées dans les bois communaux par l’entreprise en charge des travaux. Des plantes aquatiques devaient être rajoutées.

La mare de Blancheface est rénovée en 2019 et le volume d’eau est restauré.

L’équipe municipale de Magali Hautefeuille ne met pas en œuvre semble-t-il le programme de plantation envisagé mais sélectionne massivement des massettes (joncs). La mare est constamment envahie par ces massettes véritables pompes à eau avec prolifération de leurs rhizomes. Des campagnes courageuses mais inefficaces d’arrachage sont menées sans résultat durable.

La mare semble s’ assécher à nouveau.

En décembre 2025 la mare retrouve un certain niveau d’eau, ce qui laisse à penser que c’est le volume d’eau venant l’alimenter qui pose problème en saison sèche. Au passage signalons que la mare dénommée « à la folle », je crois, est complètement envahie par les végétaux.

En synthèse un diagnostic de cette mare s’impose pour comprendre les difficultés rencontrées depuis au moins 30 ans, en analysant toutes les causes possibles (présence excessive des massettes, défaut d’étanchéité, percement accidentelle de la couche de bentonite, défaut d’approvisionnement en eau, sécheresse…).

Pour autant il faudra traiter les désordres de la chapelle indépendamment. Et là, tout devra être envisagé ; analyse de l’état des bois de la charpente et si nécessaire renforcements, remaniement ou changement de la toiture et probablement une reprise en sous-œuvre.

Déconsidérée systématiquement par la municipalité, notre association reste mobilisée pour donner un avis, et peut s’appuyer sur un professionnel du BTP ayant exercé pendant plus de 40 ans.

Bien à vous tous.

Patrick Daviot.