A l’initiative d’Aurélie Nicolaus (maître de conférences), nous avons été invités le 9 décembre à la présentation par ses étudiants* de leurs travaux d’investigations sur les 12 stations du chemin de croix de notre église.
* Etudiants en licence 3ème année & Master 1 restauration de biens culturels spécialité peinture.
Il convient de rappeler que ces 12 peintures sont prêtées à l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne pour deux années universitaires et constituent un support à l’enseignement pratique de la restauration de la spécialité peinture.
Ces travaux pratiques consistent, dans un premier temps, en une observation des tableaux qui prend la forme de constats d’état approfondis et de diagnostics.
Nous avons trouvé ces présentations passionnantes et bien argumentées. Elles nous ont permis de découvrir les prémices de langage des techniques de restauration de peintures anciennes. Deux heures et demie d’interventions et nous n’avons pas vu le temps passer.
Tout d’abord les recherches ont porté sur l’origine des peintures. Les 12 toiles sont signées Adolphe Alcan (1836-1922) qui fut peintre et enlumineur, surtout spécialisé dans la vente de sujets religieux, en particulier des peintures. En réalité ce n’est pas lui qui a peint ces toiles mais un de ceux qu’il employait dans la dite Maison Alcan à Paris. A noter qu’au dos des toiles nous trouvons la mention » Alcan, 11 rue d’Assas à Paris ».
Ces toiles néanmoins de bonne facture peuvent être datées du dernier quart du 19ème siècle.
Chaque étudiant présente ensuite, sous forme d’un mémoire avec diaporama à l’appui, le travail d’investigations qu’il a mené sur l’une des 12 stations.
Chaque présentation débute par une recherche iconographique avec l’identification des personnages et des lieux.
Chaque station fait ensuite l’objet d’une analyse scrupuleuse du cadre bois en résineux support de la toile. Tout est localisé (fentes dans le bois, semences (clous) manquantes ou oxydées, traces et tâches.
Vient ensuite le diagnostic de l’état de la toile et de la peinture et là encore tout est cartographié (déformations et déchirures de la toile, lacunes de peinture ou de vernis, craquelures, écailles et présence de scrupules*.
*Les scrupules sont des poussières et saletés accumulées sur la toile à l’arrière du tableau.
Pour terminer les étudiants nous exposent leurs premiers tests de nettoyage dit d’allègement de la surface des peintures et de « refixage » des écailles.
Le nettoyage se fait avec des cotons imprégnés d’une solution de Tri Ammonium Citrate (TAC) dilué à 1 ou 2% dans de l’eau déminéralisée.
Dans les zones écaillées le « refixage » se fait à la colle d’esturgeon diluée à 3% dans de l’eau. L’application de la colle se fait au pinceau à travers un papier de protection très fin.
En fin de séance chaque élève nous présente ses investigations et ses premiers travaux menés sur la station du chemin de croix qu’il lui est affectée.
Merci à Aurélie pour cette invitation, aux deux Alice, à Jade, Marion, Amandine, Murielle, Mary, Mahaut et à Gabriel seul garçon du groupe pour ce moment partagé.
La suite va être finalisée prochainement afin que les restaurations soient menées à bien sous la supervision d’enseignants.
Nous serons également conviés à une autre journée de présentation qui aura lieu au cours du second semestre.
Espérant vous avoir intéressé, notre présidente et moi même vous souhaitons de bonnes fêtes de fin d’année.
Patrick Daviot.
Merci pour ce CR fort intéressant